jeudi 28 février 2008

Niigata: Le Royaume Blanc

Bon, je fais mieux de vous écrire ce message au plus tôt, parce qu’en fin de semaine, on part à Hokkaido! À Niseko plus précisément, le royaume du ski au Japon! Donc, je risque d’en avoir pas mal à raconter!!!

Et devinez de quoi je vais vous parler cette semaine! De Tokyo? Non. D’Utsunomiya la méconnue? Non. Du Canadien qui se dirige tranquillement vers les séries? Non. Du fait que l’hiver il fait 27ºC dans mon département chez Honda alors que l’été il fait 23ºC? Non plus. De ski? Oui, bravo. Un morceau de robot. Mais pas Asimo, c’est trop cher!

Vendredi 15 février 2008

Bon, passons au sujet. Donc, ce vendredi-là, les trois « muchachos » (Alex, Marc-Alex et votre humble bloggeur) se dirigent donc vers Niigata. Ça mange quoi en hiver ça? D’la neige voyons! Mais plus sérieusement, c’est une préfecture qui se trouve au nord-est de Nagano et au nord-ouest de Tochigi. En ligne droite, ça doit être à environ 100km d’Utsunomiya. Sauf que voilà, entre les deux, il y a quelques obstacles, soit une chaîne de montagnes. Y’a rien là vous direz, ils sont capables de tout les japonais. Mais bon, apparament, le nombre de personnes qui veulent aller d’Utsunomiya à Niigata est assez faible, donc pas de budget pour ça! J’accepte l’argument. C’est pas comme si c’était nécessaire comme la continuation de la 30 ou le pont de la 25 ou l’autoroute dans le Parc des Laurentides!! Là on s’activerait le ponpon!!!

Donc, pour y parvenir, détour vers le sud ou on devra traverser quelques merveilleux villages parsemés de halls de Pachinko et d’arcades pour se rendre jusqu’à la Kan-Etsu, autoroute qui nous mènera jusqu’à Niigata. Pour vous dire, c’est pas si loin que ça, mais ça nous a pris quand même 3h45, départ à 17h30 et arrivée à 21h15. Faites le calcul. Néanmoins, il s’agit d’un bon temps, très bon même!

Pourquoi Niigata vous dites? Pour la neige bien sur. Durant la semaine précédant notre excursion, il a neigé. Pas juste un peu. Pendant 4 jours consécutifs, rien de moins!! À chaque fois, plus de 30cm au sol!! Essayez d’imaginer ça! Il a neigé à Hakuba aussi, dans Fukushima même, mais Niigata, c’était aussi l’aventure parce que personne auparavant n’y était allé dans notre groupe. Donc, nous étions les explorateurs.

Et pourquoi ça nous a pris seulement 3h45 pour y parvenir alors qu’il y a neigé pendant trois jours consécutifs? Eh bien, nous avions inscrit notre point d’arrivée dans le GPS de notre indestructible Fit (tu entres le numéro de téléphone et voilà......magie) et à 40km du but, pas un flocon de neige dans l’air ni au sol. Assez déstabilisant au départ. Puis, on voit quelqeus traces au sol. Puis 5 cm. Puis 10cm. Enfin, à 15km de Yuzawa (le village squeezé entre les montagnes), un banc de neige d’environ 2 pieds. Rien pour écrire à sa mère! Puis, un tunnel. Un méchant tunnel. Une belle ligne droite de 10km de long!! Là, on s’est dit, y risque d’avoir pas mal plus de neige de l’autre côté. Et effectivement, y’en avait de la neige. En tabarnouche!!! Jugez par vous-même!!


Donc, des bancs de neige de 3m de haut, on n’a pas ça chez nous. Et donc, le lendemain, on allait skier là-dadans. Wahouuuuuuuuuu!!! Mais bon, fallait se rendre à l’auberge avant! Et avec 3m de neige au sol, les « grattes » et les soufleuses sont mieux d’être efficaces! Mais, ils ont plus d’un tour dans leur sac les japonais. Ainsi, dans le milieu de la rue ou se trouve normalement une belle ligne jaune, on retrouve plutôt une série de petits arrosoirs!! Oui oui, des petits arrosoirs qui jettent de l’eau tiède sur la chaussée pour y faire fondre la neige qui tombe. Ingénieux non? Bon, les écolos (j’ai rien contre, je suis membre de GreenPeace moi-même!!) diront que c’est du gaspillage, mais ça marche!

Donc, pour en finir avec cette première journée, nous parvenons à l’auberge assez tôt. Nous discutons un peu avec la propriétaire. En voici un résumé.

- Where do you want to go ski tomorrow?
- We want to go to Kagura.
- Ohhhhh! I think Kagura has no good condition. Very deep snow and cold!

La face que nous avons fait quand elle a dit ça devait valoir 100 piasses chaque! « Deep snow »! Depuis quand c’est mauvais ça! On n’est pas venu jusqu’icitte pour skier sur de la glace ma chère! On est capable de faire ça chez nous!! Au Mont St-Bruno!

Enfin, elle nous dirige à notre chambre ..... dans le grenier. La porte de la chambre est faite, disons pour être gentil, pour des personnes de petite taille. Ou des lutins! Par contre on a 5 lits et vu que nous ne sommes que 3, on aura de la place pour faire sécher nos vêtements.


Ensuite, direction Yuzawa-Centre pour souper. C’est vraiment pas évident de trouver un resto ou y’a rien d’écrit en anglais. Y’avait un bar, mais on voulait beaucoup plus manger que boire. Finalement, on se rabat sur un resto style Izakaya. Bref, de la bouffe un peu grasse (pour le Japon) mais qui risque pas de nous faire équartiller les yeux. Ah ah!! Nous avons quand même réussi à nous commander une salade géante qu'on mangera dans des cendriers, des foies ou des coeurs de j’sais-pas-quoi (du poulet surement), des brochettes d’os de poulet et des sashimis (poisson cru) qui venait de sortir du congélateur!


Issshhhhh!! Bon appétit et bonne nuit!!

Samedi 16 février 2008

Bon matin! Bon matin blanc! Et motivé-des-îles que nous sommes (10pts pour avoir utilisé une expression beauceronne!), nous sommes debout à 7h. Je jette un regard par la fenêtre aux dimensions proportionnelles à la porte pour découvrir que dehors, le sol et le ciel ne sont pas distinguables. Blanc sur blanc! Une chance que la neige n’est pas noire, ça serait déprimant en bibitte!!!

Pas de petit déjeuné concocté par madame Nagoshi (la proprio), on veut être sur les pistes tôt! Mais voilà, surprise, notre Fit indestructible est coincée par un maigre 40cm de neige qui est tombé durant la nuit!! Donc, on sort nos trucs de bûcherons et on déblaye avec nos pieds (la neige est vraiment poudreuse), nos mains et on pousse. Résultat, pas plus de 10 minutes de perdues et nous sommes en route vers Kagura. « We are unstoppable!!! »


Arrivés à destination, surprise, il y a des gicleurs dans le stationement aussi. Donc, tu te promènes dans une belle rivière de sloche!! Avec mes bottes qui ont plus que passées leur date d’expiration, je me suis retrouvé les bas légèrement mouillé! Pas idéal quand on va s’enfoncer dans la neige! Ça doit être pour ça qu’ils mettent des bottes d’eau les japonaises. Oui oui, des bottes d’eau en hiver! Sont malades ces japonais!!

Donc, on se dirige tranquillement vers le sommet. Pour se faire, il faudra un Ropeway (une grosse cabine), un télésiège avec bulle (pour protéger du vent) et puis une gondole (une petite cabine). Tout ça pour arriver enfin dans un endroit ou on pourra y retrouver quelques pistes plus avancée, parce qu’en bas de ça, c’est de la familiale style Chemin du Roy (pour ceux qui connaissent Ste-Anne) ou tu fais plus de ski de fond que de ski alpin.

Toutefois, même si le sommet n’est pas ouvert jusqu’en haut, nous nous rendons aux chaises quadruples qui nous mèneront au point le plus haut accessible en cette journée. Rendu là, surprise, ça roule mais y’a personne dedans. Donc, nous joignons la file d’attente sans savoir quand nous pourrons y monter. Finalement, 3 minutes plus tard, c’est parti. Le vent souffle énormément en montant et nous croisons des employés qui s’affèrent à déneiger sous les sièges parce sinon nos skis y resteraient pris! Ou bien les poteaux de télésièges sont bas ou ben y’a d’la neige en tabarnouche!


Rendu en haut, on se dirige tant bien que mal en suivant la masse de skieurs et snowbordeurs qui semblent savoir ou ils vont eux. On se retrouve alors devant le Giant Course (ジャイアントコース , c’est votre première leçon de katakana!). Et oui, il y avait de la neige en tarbarnouche! Jusqu’à la taille et même plus!! J’avais fait de la poudreuse avant, en faitt v’la deux semaines à Hakuba par exemple, mais c’était 30cm max. Là, c’est juste inconcevable. Donc, tu te mets sur les talons et tu essaies de pas perdre l’équilibre. Mais après un bout de temps, ça donne ça!


Après une de mes nombreuse chute, je me retourne pour voir derrière moi si quelqu’un va me passer sur le corps en passant que je suis une innoffensive belette. C’est alors que j’aperçois l’hécatombe derrière moi. On aurait dit une scène de film de guerre ou la moitié des combattants et plus sont au sol. Et ce n’est pas nécessairement évident de se relever non plus. Quand tu plantes ton bâton dans la neige et qu’il s’enfonce jusqu’à la poignée, ça veut dire que ça va être long.


Sérieusement, avec les nombreuses chutes dont nous avons été victimes, c’était plus ou moins plaisant comme journée. Un pied de poudreuse, ça va tu peux te débrouiller. Mais 3 ou 4 pieds, là ça commence à être du sport et quand t’as pas les skis pour, c’est pas évident!!! Mais, nous n’avons pas abandonné et après 45 minutes, notre belle piste de poudreuse avait perdue de son lustre. Toutefois, en allant sur les côtés, nous avons pu profiter des restants!


Marc-Alex n’avait pas le goût d’arrêter dîner pour profiter au maximum de cette journée incroyable. Par contre, moi j’avais l’estomac qui se digérait lui-même! Donc, nous avons fait une petite pause pour réchauffer nos petits pieds congelés en s’asseoyant un indien! Rien de mieux après un bon avant-midi de ski que de se retrouver sur un tatami pour manger! En scrutant les images sur le menu, nous avons pu trouver de quoi de mangeable que nous avons ingurgité en 15 minutes avant de repartir de plus belle sur les pentes.


C’était vraiment un bel après-midi. Le soleil pointait son nez par moment et le ciel était clair ce qui nous a permis de contempler le paysage. Mais surtout, cet après-midi là a été magique parce qu’on a trouvé un sous-bois. Pas n’importe quel sous-bois. Le sous-bois!!! Avec de la belle neige jusqu’à la taille. Le ski était facile. Ça flottait! Et quand tu passes dans un tas de neige un peu plus gros, ça te monte par dessus la tête et tu vois rien. C’est difficile à expliquer, mais c’est magique. On a dû passer 5 ou 6 fois dans ce bois-là. À chaque fois, nous changions de trajectoire pour augmenter la difficulté ou juste aller ou il y a plus de neige!



Comme vous pouvez voir dans les vidéos, c’est absolument hallucinant de voir la quantité de neige. Et surtout qu’on puisse skier dedans! Mais bon, j’aimerais bien vous en parler plus longuement, mais faut croire qu’il fallait être là. C’est le genre de truc qui est difficile à raconter.



Malheureusement, le bonheur a dû prendre fin vers 16h parce que les remontées finissaient. Le problème avec Kagura par contre, c’est que pour redescendre jusqu’en bas, il faut suivre la masse dans les pistes familiales. Ce n’est pas nécessairement évident. Souvent, on trouve sur notre chemin des places de stationnement. Belle occasion de finir la journée dans le plâtre si on arrive trop vite.


Nous étions plutôt déçus d’avoir à quitter la montagne. Pour finir en beauté cette journée, on décide de se trouver un onsen. Pas trop loin de notre petite auberge, nous avons trouvé l’endroit parfait! Bon, pas si facile d’accès, mais nous y sommes parvenus avec notre indestructible Fit. Le bain extérieur était vraiment bien et il s’était alors mis à neiger. Bref, le moment était idéal ou presque! Pour être bien sûr de profiter de l’expérience à fond, je me suis laissé tomber dans un banc de neige avant de me rasseoir dans l’eau chaude. Bizarre comme sensation!!



Finalement, pour souper, nous sommes retournés à Yuzawa et nous avons déniché un bon petit Yakiniku japonais. Par contre, pas d’images sur le menu, il va falloir sortir notre japonais des grandes occasions. Heureusement, la serveuse nous a aidés avec quelques mots d’anglais et on s’est pris une bonne dose de viande. Pour être sûrs de pas rater notre coup, nous avons pris le plat de boeuf le plus cher! Et ma fois, nous n’avons pas été déçus. Tout ça, plus un petit bar sympathique que nous avons trouvé dans un sous-sol on bien complété cette journée palpitante. En espérant la même chose demain!

Dimanche 17 février 2008

Surprise! Dehors c’est blanc. Marc-Alex a tellement prié fort pour de la neige que Dame Nature lui a obéit. Mais bon, il a oublié de lui dire d’arrêter aussi. Résultat, à 8h il neigeait toujours. Et quelle ne fut pas notre surprise de trouver la Fit méconnaisable.


Eh oui, un autre 40cm est tombé durant la nuit. Complètement débile. J’ai jamais vu autant de neige tomber en deux jours!! Heureusement, un gars (surement l’homme de la maison) était en train de trimbaler sa souffleuse pour qu’on puisse enfin aller profiter de toute cette neige.

Pas une minute de perdue de plus, nous nous dirigeons encore une fois vers Kagura. La visibilité était plutôt nulle dans les montagnes, donc c’était préférable d’aller sur des pistes qu’on connaissait. Arrivés un peu plus tôt que la veille, il y avait pratiquement autant de monde et de la belle grosse neige nous transformait tranquillement en bonhomme de neige.

Nous nous retrouvons assez rapidement en haut du Ropeway, à la base des premières pentes « faciles ». Surprise, une des remontée mécanique est fermée pour cause de ...... trop de neige j’imagine! Pour s’y rendre, il aurait fallu des bonnes vieilles raquettes en cuir de Daniel Boone au lieu de nos skis. Heureusement, y’a un autre chair-lift un peu plus loin. Mais bon, c’est pas vraiment cette partie de la montagne qu’on voulait explorer. Donc, on tente notre coup et on va jusqu’à la gondole qui nous mènera sur les Pentes Promises (Terre Promise ..... vous la pognez? ...... ouf chu mieux de terminer ça au plus vite avant que ça dégénère encore plus!).

En quinze minutes, le situation s’est dégradée considérablement dehors et pourtant, la gondole parcours beaucoup plus de chemin à l’horizontal qu’à la vertical (en fait elle sert à franchir un vallon). Le vent nous balançait généreusement et il devenait difficile d’apercevoir autre chose que du blanc à l’extérieur! Faut vraiment être cinglé pour venir faire du ski dans cette température! En sortant des gondoles, il fallait attacher sa tuque avec de la broche parce que les rafales de vent étaient d’une violence inouïe. Même pas moyen de voir si le premier remonte-pente était ouvert ou non et pourtant, il n’était qu’à une cinquantaine de mètres. Mais bon, on s’est vite rendu compte qu’on ne pourrait explorer le sommet et qu’il faudrait redescendre auprès des communs mortels par l’interminable piste familiale.

Rendu en bas, nous n’étions pas résignés, mais disons que nous doutions de nos chances de pouvoir faire de la belle poudre ..... et surtout de voir ou on s’en allait! Néanmoins, une heure plus tard, nous remontons la gondole pour se réessayer. Une seule remontée fonctionnait au sommet et elle était plutôt courte. Il y avait de la poudre, le problème c’est qu’on manquait cruellement de vitesse en début de piste. Donc, après avoir parcouru un peu plus de 10m, vous vous retrouvez avec de la neige jusqu’au nombril et vous n’avancez plus. Vous essayez donc avec autant de classe que possible de vous sortir de cet embourbement et retourner ou il y a moins de neige tout en s’assurant que les skis restent bien accrocher à vos bottes. Sinon, bonne chance pour retrouver votre ski! Donc, pas des conditions idéales surtout quand on voit rien à 10m devant soit.


Malheureusement, peu après midi, c’en était fait de notre deuxième journée de ski. En aucune façon cette journée aurait pu rivaliser avec celle de la veille, à moins que miraculeusement les nuages se soient dispersés pour laisser place à M. Soleil. Néanmoins, je crois que c’était une très bonne fin de semaine que nous n’oublierons surement pas.
Reste à voir maintenant si Hokkaido saura nous satisfaire autant et défendre sa réputation de « Best ski in Japan »!! En ce moment, Niigata tient fermement la première position!!!

À suivre.......

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